Au cours du mois de juin et début juillet 2024, plusieurs événements de violence mener contre les civils de l’Azawad ont marqué les régions de Kidal, Tombouctou, Gao et autres localités au Mali. Les actions conjuguées de l'armée malienne et des mercenaires russes de Wagner ont conduit à une série d'arrestations, de pillages, de violences et de massacres, touchant principalement les communautés touarègues et autres populations civiles locales. Ce rapport chronologique détaille les incidents majeurs survenus durant cette période :
Dans la journée du 2 juin 2024, une patrouille de l'armée malienne et des mercenaires russes de Wagner ont exécuté deux jeunes bergers à Tessawalt, à 30 kilomètres à l'ouest d'Aguelhoc, dans la région de Kidal.
Le 3 juin 2024, braquage à l'entrée du village de Bara, dans le cercle d'Ansongo.
Cela s'est passé le lundi 3 juin 2024, à exactement 17h30. Ils étaient à l'entrée du village, quittant Gao pour Ansongo, juste au niveau de la plaque et du premier ralentisseur (gendarme couché). Des véhicules de transport en commun quittant Gao pour Ansongo seraient déjà tombés dans leur piège. Des blessés ont été constatés et évacués au CSCOM de Bara.
Le 3 juin 2024, trois civils arrêtés par les milices russes de Wagner et des militaires maliens à Ersan le 27 mai 2024 ont été exécutés à Kidal le 3 juin 2024 par les mêmes terroristes. Il s'agit de :
- Alhalifa ag Himma
- Mohamad Ag Tohaya
- Badi ag Intsabdar
Le même jour, le 3 juin 2024, un convoi de militaires maliens et de mercenaires de Wagner a pillé le village d'Intadayné, situé à 18 km au nord-ouest de Kidal. Après avoir mis à sac les maisons, les conquérants de Wagner et des militaire maliens ont détruit les infrastructures hydrauliques du village.
Le 5 juin 2024, à Adjadar, dans la commune de Tessalit, trois personnes ont été arrêtées par les mercenaires de Wagner accompagné des militaires maliens.
Le 6 juin 2024, à Tassiga, dans le cercle d'Ansongo, région de Gao, des hommes armés non identifiés ont fait irruption dans le village aux environs de 21h, faisant des morts et des blessés. Au moins trois personnes ont été tuées, dont un maçon très connu du village.
Le 8 juin 2024, l'armée malienne et Wagner ont arrêté quatre civils et emporté leur véhicule à Tidjerawen, près de la ville de Gao, et les ont amenés en ville.
Le 8 juin 2024, l'armée malienne a arrêté cinq civils à Igouzar, 40 km à l'est de la ville de Kidal, dont un enfant avec son père, qui a été tué avant d'arriver à Kidal. Puis ils ont exécuté un civil dans le village.
Le 9 juin 2024, le corps sans vie d'un jeune a été retrouvé à quelques mètres du poste de sortie de la ville de Gao vers Kidal.
Le 10 juin 2024 : Enlèvement d'un jeune malade mental, nommé AG Tanou, de la fraction Idnane à Takoudoust (Daouna) par les mercenaires russes et les militaires maliens.
Le 10 juin 2024, une patrouille des terroristes FAMa et Wagner a arrêté un jeune, puis l'ont exécuté. Cela s'est passé dans la zone d'Amrouch, commune d'Essakane, cercle de Goundam.
Le 10 juin 2024, l'armée malienne a fait une incursion dans la localité d'Intalacha, dans le cercle de Niafunké/Tombouctou, où ils ont arrêté un civil.
Le même jour, Illad Ould Mahaymid, avec son fils aîné et quatre autres personnes, a été arrêté à Eghachar-Sadidan et exécuté par l'armée malienne et Wagner.
Le 15 juin 2024, les mercenaires de Wagner et les militaires maliens ont exécuté un jeune boutiquier à Tindersan, dans la commune d'Anafif/Kidal, ils ont également volé et saccagé les biens des civils.
Le 16 juin 2024, une frappe de drone malienne a ciblé un véhicule civil à Tidjalalen, dans la région de Gao, faisant deux blessés.
Le 16 juin 2024 : Deux civils ont été tués, d'autres torturés, une moto brûlée et des biens des civils volés par l'armée malienne et Wagner à Léré.
Le 17 juin 2024 : Arrestation de plus de dix civils à Touzek, près de la ville de Kidal, par les mercenaires russes et des militaires maliens.
Le 17 juin 2024 : Quatre civils ont été arrêtés par les mercenaires russes et les militaires maliens. à Tanaïnaït, dans la région de Kidal.
Le 18 juin 2024, dans la nuit, une frappe de drone TB2 TURQUE exploité par les militaires maliens a ciblé un véhicule civil à Tinassako/Kidal, causant la blessure d'un enfant et endommageant le véhicule.
Le 18 juin 2024, dans le site d'orpaillage de Tidjoranchitant/Adjere, près de Talahandak, l'armée malienne et Wagner ont exécuté trois orpailleurs Haoussa de nationalité nigérienne.
Le 19 juin 2024 : Mossa AG Samoghine a été retrouvé mort et brûlé près d'Akomas. Il avait été enlevé par Wagner chez lui à Tanaïnaït il y a une semaine, avec quatre hommes âgés.
Le 20 juin 2024 : Hamadine AG Alhousseyni AG Awikal a été retrouvé mort dans le site de Houdjous à Abaibara. Il avait été enlevé par Wagner chez lui à Houdjous il y a deux jours. Au cours de la même expédition punitive dix civils Touaregs ont été tuées à Abeibara et dans la localité d'Ouzein par l'armée malienne et Wagner le 20 juin 2024.
Zidane AG Akli, RH du CICR Kidal, a été arrêté à Kidal le 20 juin 2024 par les militaires maliens. Il venait juste de sortir de la mosquée en face du bureau CICR à Etambar.
Entre le 19 et le 25 juin, près de 60 civils ont été exécutés et d'autres arrêtés dans différentes localités du secteur d'Abaïbara/Kidal, dont Ouzen, Houdjous, Aghli, Kadadas, Tadimamste, et d'autres. Ils exécutent des civils qu’ils rencontrent un peu partout et détruisent les véhicules. Deux fosses communes ont été découvertes à Tarbazé et Issikad, près d'Abeïbara. 48 dépouilles ont été retrouvées dans plusieurs endroits et 10 personnes sont toujours portées disparues.
Liste des victimes du cercle d'Abeïbara (dans les secteurs de Tanaïnaït, Hadjous, Ouzen, Tassissat, Aghli, Aghoudou, Anhar, Ahdjar et Akomas :
- Assafakh Ag Mayaghis
- Bilal Ag Loumaka
- Alhousseïni Ag Ahmed
- Rhissa Ag Mohamed
- Sally Ag Alhousseïni
- Alhassan Ag Mossa
- Sidi Ag Bouta (enlevé à Aghar-ghar)
- Mossa Ag Samoghine
- Khamadine Ag Alhousseïni
- Acharif Ag Mohamed Ag Qassy
- Intaloten Ag Rhissa
- Abdallah Ag Mbaha
- Iyadan Ag Loumak
- Sidelmokhtar Ag Magdi
- Alhousseïni Ag Hamadalamin
- Ismaghil Ag Oyanitt
- Mohamed Ag Hamad Lahsan
- Rhissa Ag Mohamed
- Ahmadaba Ag Ahmed Ishaq (avec son fils âgé de 11 ans, originaire de Talatayt)
- Akka Ag Tanatt
- Deux hommes Doussahak disparus à Akomas
- Abdallah Ag Temagaya
- Ahataka Ag Hadah Ag Amad
- Mohamed Ag Qawatt
- Sidi Kham Ag Lalla
- Ahmed Assalekh
- Mohamed Wan Menaka
- Salah Ag Hamad Iknan
- Albaka Ag Almouner Ag Alhassan
- Adam Ag Akmouner Ag Chaghatman
- Attaher Ag Alla Ag Aboubacren
- Ag Ayamin
- Mayaghis Ag Alhousseïni (32 ans)
- Abdollah Ag Aguissa (18 ans, toujours porté disparu)
- Mohamed Ag Hamad Alhassan (80 ans, toujours porté disparu)
- Alhousseïni Ag Inawlal (60 ans)
- Attaher Ag Alla
- Alhassan Ag Mossa Ag Achkou (30 ans)
- Wanga Ag Attayoub (35 ans)
- Lilly Ag Gawad Amazadj (sourd)
- Berger Amasgala
- Ishak (enlevé)
- Ishak (enlevé)
- Ishak (enlevé)
- Miyatan Ag Hamahama
- Saghdi Ag Med
Le 23 juin, un véhicule a été brûlé par Wagner et l'armée malienne dans la zone d'Akomas, sur l'axe Abeibara-Kidal. Il y avait à son bord six personnes, dont une femme et un enfant. Sur les quatre hommes, deux ont été tués/exécutés et les deux autres emportés avant que le véhicule ne soit incendié. Ils ont laissé la femme et l'enfant sur place.
Le 26 juin, les corps de trois personnes ont été découverts à Kadadas Emadjalal, tragiquement tuées le samedi 26 juin par le couple terroriste Wagner et l'armée malienne, et n'ont pas encore été enterrées. Ces personnes sont de la commune de Talatayt (Ansongo).
Abeïbara, secteur d'Aghli
Six corps ont été retrouvés morts le 28 juin 2024 à Aghli, parmi les civils tués par le Mali et leurs supplétifs de Wagner.
Le 28 juin 2024, deux civils Peulhs ont été exécutés par l'armée malienne et Wagner près de Foïta, sur la frontière Azawado-Mauritanienne. Le même jour, les militaires maliens et Wagner ont incendié une trentaine de maisons (campements nomades) des civils Touaregs et Peulhs dans la zone de Dioura dans la région de Segou, sur la frontière Azawado-Malienne.
Le même jour, les mêmes terroristes ont exécuté un civil touareg dans la zone de Gossi, entre Gao et Tombouctou.
Conclusion
Ces événements tragiques, survenus en juin 2024, illustrent la méthode d’extermination et d’expropriation des terres et des ressources de la région de l’Azawad par le Mali, avec l’aide des mercenaires de Wagner et l’appui des Turcs. La situation sécuritaire et humanitaire dans les régions de Kidal, Tombouctou, Gao et leurs environs s’est détériorée pour les populations civiles touarègues, arabes et autres communautés. Les populations de l’Azawad sont la cible à la fois de l’armée malienne, des mercenaires russes, et des groupes liés à Al-Qaïda et Daesh.
La stratégie de l'armée malienne et des mercenaires de Wagner consiste à mener des incursions punitives contre les civils, à récupérer leurs ressources et à en détruire d’autres pour les pousser à abandonner leurs terres. Cela a eu des conséquences dévastatrices pour les populations locales, entraînant des pertes en vies humaines, des arrestations arbitraires, des pillages et des destructions massives. À cela s’ajoute l’empoisonnement des points d’eau.
Cette situation tragique, qui mérite une attention particulière quant à l'urgence de la protection des civils et à la nécessité d'une intervention internationale pour restaurer la paix et la sécurité dans ces régions tourmentées, est totalement négligée.
La communauté internationale a déserté son rôle de protection des civils innocents, les laissant à la merci de la junte raciste de Bamako et des mercenaires russes. Aucun effort n’est déployé pour mettre fin à cette violence et soutenir les victimes de ces atrocités racistes, instaurées comme modèle de gouvernance par la junte de Bamako, qui, malgré ses actes contraires aux droits humanitaires internationaux, continue de recevoir du soutien international au mépris des vies des populations de l’Azawad.
La cour de justice doit ouvrir une enquête sur ces massacres organisés et les auteurs doivent être traduits devant les juridictions internationales.
La communauté internationale doit reconnaître la contrainte imposée au peuple de l’Azawad d'être géré par le Mali et par un pouvoir ethnique centralisé depuis Bamako. L’Azawad doit bénéficier d’un statut permettant à ses populations de gérer leur développement socio-économique et leur sécurité physique.
Asiwil_Post 16 juillet 2024