Un campement civils incendié au sud d’Amassine par Wagner et les militaires maliens le 19 mai 2024. @Asiwil_Post
Au cours du mois de mai 2024, plusieurs événements de violence mener contre les civils de l’Azawad ont marqué les régions de Kidal, Tombouctou, Gao et autres localités au Mali. Les actions conjuguées de l'armée malienne et des mercenaires russes de Wagner ont conduit à une série d'arrestations, de pillages, de violences et de massacres, touchant principalement les communautés touarègues et autres populations civiles locales. Ce rapport chronologique détaille les incidents majeurs survenus durant cette période :
Le 30 avril 2024 : Deux jeunes Touaregs pharmaciens ont été arrêtés dans la ville de Kidal par l'armée malienne et Wagner.
Le 5 mai 2024, une descente musclée de l'armée malienne à Diré a conduit au racket de plus de 1000 barils de gasoil pour une valeur estimée à plusieurs dizaines de millions de FCFA, appartenant à des commerçants locaux.
Le 8 mai 2024, l'armée malienne a procédé à une frappe de drone contre un véhicule de civils, tuant 3 personnes et détruisant le véhicule à Banguel, Tagharoust (Gourma-Rarous).
Le véhicule civil à Banguel calciné avec ses occupants par une frappe de drone TB2 exploitée par les militaires maliens. @Asiwil_Post
Le 10 mai 2024 : Une patrouille des Fama-Wagner est arrivée à l'ouest de Fassala et a arrêté deux personnes, l'une d'elles a été relâchée.
Le 13 mai 2024 : Deux jeunes de la communauté Arakan ont été tués par Wagner à Tirikene, un village situé à 27 km au nord de Tombouctou.
Le même jour, des civils arrêtés, dont Abdoulahi ag Mohamedoun et d'autres, ont été tués à Djibarou dans la région de Tombouctou par l'armée malienne et Wagner.
Le même jour, 13 mai 2024, une unité de militaires maliens accompagnée de mercenaires russes de Wagner et de guides locaux s'est rendue au village de Chimam. Cette visite s'est soldée par des violations de toute sorte, y compris des châtiments corporels sur des personnes âgées dont les noms suivent :
- Atteye AG Afika, âgé de plus de 90 ans
- Oulli AG Adama, âgé de plus de 80 ans
- Intama Ag, âgé de plus de 70 ans
- Un vieux Dabakar
Au total, 7 personnes ont été arrêtées, toutes les maisons du village ont été pillées, dépouillées de leur contenu, y compris les bijoux des femmes qu'elles portaient sur elles. Le groupe électrogène alimentant le château a également été emporté. Tous les vivres et ustensiles de cuisine ont été emportés ou détruits, y compris le riz, le sucre, etc.
Le même jour, Wagner est arrivé à Diré, au bord du fleuve, et ils ont dépouillé les habitants de tous les différents villages aux alentours de la ville (or, argent, espèces et bijoux), tout ce qu'ils ont trouvé.
Le 15 mai 2024 : Des dizaines de civils ont été arrêtés et 11 ont été tués à Teghayanghayt à Tassik, dans la région de Kidal, par l'armée malienne et Wagner. Plusieurs maisons et boutiques ont été pillées dans ladite zone.
Le 17 mai 2024 : Une vingtaine de civils orpailleurs ont été arrêtés entre Gao et Intilalt par l'armée malienne et Wagner et ont été dépossédés de leur or, argent et autres bagages d'une valeur de 217 millions de FCFA. Un élément du MSA-D a été tué sur place.
Le 19 mai 2024 : Un massacre a eu lieu à Amassine, perpétré par les militaires maliens et les mercenaires de Wagner venus de la base d’Anefif. 17 civils ont été tués, dont Ahmed ag Hamzata, chef de fraction, et ses camarades d'infortune, qui ont été carbonisés dans l'enceinte de la concession qui les abritait. Le village d’Amassine a été saccagé, plusieurs personnes ont été tuées de manière terroriste, certaines ayant été égorgées devant leurs proches. Tout le village a été saccagé et détruit.
Le 24 mai 2024 : Quatre civils ont été blessés, dont une femme et un enfant à Diré, et un autre a perdu la vie à Haïbangou par suite d’une incursion de l'armée malienne dans la zone.
Du 24 au 25 mai 2024 : Des exactions sommaires de 5 civils Touaregs ont eu lieu à Intabanawt et Tintachori par l'armée malienne et les mercenaires russes de Wagner. Parmi les civils tués, on trouve les noms suivants :
- Badi Ag Issa Ekmar
- Sanda AG Ambarak
- Issa Ag Baba
Le 25 mai 2024 : Le maire de Banikane, M. Talhatta, un notable du Gourma, a été tué à Rharous par les militaires maliens.
Le même jour, deux jeunes retrouvés tués à Koygama (Tombouctou) avaient été arrêtés quelques jours avant leur exécution par l'armée malienne et Wagner.
Le 27 mai 2024 : À Ersane, dans le cercle de Bourem, région de Gao, 20 civils ont été enlevés par une patrouille conjointe de l'armée malienne et de Wagner. Des maisons ont été démolies par des blindés et pillées. Sur les traces d’un convoi de l’armée malienne et Wagner, 4 corps de civils Touaregs ont été retrouvés sans vie entre Tidjerouen et Tinaouker.
Le 28 mai 2024, un convoi de militaires maliens et Wagner a attaqué le village d’Assamalmal, situé à environ 50 km au sud-est de Tessalit, où ils ont incendié 4 véhicules appartenant à des civils et blessé à la jambe un jeune homme sur une moto qui tentait de s'enfuir. Ils ont incendié plusieurs campements sur place.
Ces événements tragiques, survenus en mai 2024, illustrent la méthode d’extermination et d’expropriation des terres et ressources de la région de l’Azawad par le Mali, avec l’aide des mercenaires de Wagner et l’appui des Turcs. La situation sécuritaire et humanitaire dans les régions de Kidal, Tombouctou, Gao et leurs environs s’est détériorée pour les populations civiles touarègues, arabes et autres communautés. La stratégie de l'armée malienne et des mercenaires de Wagner consiste à mener des incursions punitives sur les civils, à récupérer leurs ressources et à en détruire d’autres pour les pousser à abandonner leurs terres. Cela a eu des conséquences dévastatrices pour les populations locales, entraînant des pertes en vies humaines, des arrestations arbitraires, des pillages et des destructions massives.
Cette situation tragique, qui mérite une attention particulière quant à l'urgence de la protection des civils et à la nécessité d'une intervention internationale pour restaurer la paix et la sécurité dans ces régions tourmentées, est totalement négligée. La communauté internationale a déserté son rôle de protection des civils innocents, les laissant à la merci de la junte raciste de Bamako et des mercenaires russes. Aucun effort n’est déployé pour mettre fin à cette violence et soutenir les victimes de ces atrocités. Le peuple de l’Azawad continue de souffrir face à une attitude de mépris historique qui restera gravée dans sa mémoire.
Asiwil_Post 1 juin 2024